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Roman "PastagaLimonade"

by Fiorélia

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  • 352 pages, roman humoristique sur l'univers Marseillais et Provençal écrit par Fiorélia

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1.

about

Whouafan ! Comprendre le comportement le l’espèce humaine, ce n’est déjà pas de « l’os à moelle », mais lorsque vous vivez à Marseille, et que vos maitres sont des autochtones « pur jus », cela relève carrément de l’exploit ! Il semblerait, en effet, que les lois de la nature, en vigueur sur l’ensemble du territoire national, ne s’appliquent pas ici… C’est ce que l’on appelle : l’exception Marseillaise. Même pour votre serviteur, arrière-arrière-petit-fils de Marcel l’Epagneul, le mystère reste, à ce jour, aussi épais qu’un Aïoli du vendredi… Ah, ça vous fait rire, vous ?... Bè, je ne vous dis plus rien, vé ! Si vous voulez en savoir plus, vous n’avez qu’à lire le livre... Eh bé voui, c’est susceptible un caniche-épagneul.. Whouf !

credits

released February 12, 2002

CHAPITRE I : Nom de code : Farigoule Attitude

Non mais tu le crois, toi ?… Ça fait un quart d’heure qu’il gueule ce boucan de réveil !... Et lui, y bronche pas d’un cil !… Oh, Toinou !… Oh, dormiasse que ti es ! C’est l’heure, oh !
D’un smash magistral, j’envoie valdinguer l'objet du délit (ce boucan de réveil !) qui glisse, hors d’atteinte, sous le lit conjugal. Il continue ses couinements, tout en tournant sur lui-même comme une bête blessée. C’est pas possible d’inventer des engins pareils! En plus, celui là… whouf ! C’est tout un poème ! Imaginez un peu… il est en forme de tête de cochon, rose, avec les yeux qui louchent au rythme des secondes qui s’écoulent. Et sous le sourire crétin, on peut lire: “la mortadelle Morel, la tradition traditionnelle”. Finalement, il a raison Toinou : moi, si la première chose que je voyais en me réveillant tous les matins, c’était cette horreur de tronche porcine, je resterais couché, vé !
Mais bon, ce matin, il la fait longue ! Je tiens plus moi ! Je tire d’un coup sec sur le couvre-lit en velours côtelé, dont j’arrache quelques vieilles franges au passage, oups ! Mon Toinou se recroqueville en remontant sur lui le drap bleu et blanc aux couleurs de l’O.M. et murmure quelque chose dans une langue inconnue. A mon avis, soit il n’est pas content, soit il me chante un tube de Barry White. A l’heure qu’il est, je parierais sur la première hypothèse. J’en remets une couche, faisant voler cette fois, le drap olympien qui flotte majestueusement, tel un étendard au-dessus du lit. Pendant quelques secondes, on se croirait dans le virage nord un soir de match ! Impression d’autant plus accentuée par tout un chapelet d’injures qui se met aussitôt à fuser.
J’évite, avec l’agilité de David Carradine dans “Kung Fu”, les projectiles divers et variés, destinés à porter atteinte à mon intégrité physique. Il est temps pour moi de voir l’univers : je me réfugie dans la cuisine. Heureux de constater que ma prise de risque a fini par payer, je l’entends qui se lève enfin, dans un bâillement énorme de fauve africain du zoo de La Barben. Le bruissement de ses pantoufles sur le lino se rapproche, bientôt couvert par des explosions en rafale. Attaque bactériologique massive ?… Non : conséquence d’un météorisme intestinal chronique. Pouah ! Mais c’est pas possible ! Il a mangé un ragoût de moufette ou quoi ? Je vais vous dire une chose, il n’y a pas qu’en mer qu’on devrait interdire les dégazages. Bref, re-bâillement, re-rafale, il se dirige vers la porte d’entrée en remettant en place son service trois pièces (en clair, il se gratte les alibòfis).
Je file dans le jardin dès que la porte s’entrouvre pour aller me soulager longuement sur mon rosier préféré. Haaaaaaaa ! Je vais encore me faire crier dessus mais tant pis. Moi, il me plaît ce rosier! Et puis au moins, il n’aura pas de pucerons. En le regardant de plus près, j’ai dans l’idée qu’il n’aura pas de rose non plus, peuchère !
- Kaïe ! Mais il est fada lui, oh ! Ça fait mal les pignes, ça te prend souvent ? aboyé-je.
- Je t’ai dit cent fois de pas pisser sur les rosiers ! vocifère Toinou. Avec toute la place qu’y a, tu te démerdes toujours pour nous faire crever les plantes! Bordille !
Il n’avait qu’à m’ouvrir avant ! A force de prendre les vessies pour des lanternes, la mienne, elle clignote comme le phare de Planier !
Je fais un tour dans le jardin afin de m’imprégner des senteurs matinales, grattant, ci et là, la terre humide de rosée. Ah, l’humus ! Le massif de menthe poivrée ! Oh fan ! La poubelle !… Ils ont oublié de la mettre sur le trottoir ! Trop bon ! Je jette un coup d’œil derrière moi, histoire de m’assurer que le “mitrailleur fou” n’a pas d’autre intention belliqueuse… R.A.S. Il doit être devant son bol de café, en train de se goinfrer de charcutaille maison. Hum !… j’hésite… cruel dilemne !
Tenterai-je cette expédition punitive dans les ordures, sachant que le butin ne sera peut être pas à la hauteur de mes espérances et que je ferai assurément l’objet de représailles sévères ? C’est qu’il vise de plus en plus juste l’autre djòbi...
Ou alors, tel Ulysse attendant son heure dans le “Cheval de Troie”, m’immiscerai-je derrière les lignes ennemies, c’est à dire jusque sous la table de la cuisine, pour gratter l’amitié de Toinou ? Normalement, il m’accorde, grand seigneur, quelques morceaux de choix lorsque j’emploie la stratégie suivante :
- Petit un : poser la tête sur son genou en l’inclinant légèrement sur le côté (la tête, pas le genou !)
- Petit deux : lui faire le regard à la Enrico Macias (Donnez ! Donnez ! Dodonnez !)
- Le petit trois est facultatif : gémissement et passage de langue sur les babines.
S’il reste imperméable à cette approche basique, j’applique une méthode un peu plus élaborée. En effet, mon expérience poussée en matière d’hypnose, m’a permis d’obtenir d’excellents résultats, en particulier avec des cobayes passionnants tels que des rondelles de saucisson et des chips.
“Tu es en mon pouvoir… Tu glisses lentement, inexorablement, entre les doigts graisseux… Tu ne peux pas résister… Tombe ! Tombe !”
Et voilà ! L’exercice demande concentration, patience et, je dois l’avouer, le concours opportun d’une main maladroite laissant échapper ma cible.
Ma décision mûrement réfléchie me ramène dans la cuisine où je retrouve mon “canardeur” qui se restaure comme je l’avais supposé. Le pot de rillettes a déjà pris une brave gifle mais mon regard s’arrête net sur le galbe aguichant d’un jambon de Parme. Je lui dirais bien deux mots en italien à celui-là !
Je me mets en position (voir stratégie basique sus-décrite.)
- Oh Pastaga ! Ça y est ti as fait ta virante ! Ça creuse le jardinage, hè ? Hi ! Hi ! Hi ! s'amuse Toinou. Qu’est-ce tu veux ? Tu veux le jambon ?… Tè, papa y te donne le jambon…
Les relations diplomatiques, quelque peu tendues jusqu’à l’épisode du rosier, semblent en phase d’amélioration. Ce que j’aime chez Toinou, c’est qu’il n’est pas trop rancunier. Bonne maison ! En plus, il a compris du premier coup mes affinités avec la spécialité italienne trônant sur la table, ce qui m’évite une longue séance d’hypnose. Entre nous soit dit, cet effort de bon matin aurait pu me rendre migraineux, donc de fort méchante humeur tout au long de la journée.
- Oh ! C’est tout ? Eh bé, ti es ràspi… fan ! lui fais-je remarquer.
- Bon, encore un petit bout mais après basta ! Que maman, elle va encore me caguer une pendule pasque ti as dégobillé de partout ! Allez file !
C’est toujours ça de pris. Nénette rentrant en début d’après midi, si je me débrouille bien, avec la même tactique, je peux espérer resquiller un bout de lard ou une croûte quelconque. Avec le minot qui casse la dalle vers cinq heures, c’est royal ! Il fout un tel pàti dans la cuisine, que je n’ai plus qu’à le suivre à la trace. Je devrais pouvoir tenir à ce régime jusqu’à huit heures du soir, heure à laquelle on daigne enfin me donner ma gamate ! Et là… je me gave grave !
Toinou a mis sa casquette, ce qui signifie qu’il part au travail avec son “dix heures” sous le bras : deux andouillettes et quelques “banons” bien faits, le tout enveloppé dans un papier. Comment je le sais ? Mon flair pardi ! En me concentrant un peu, je peux même vous dire combien il y a de fromages. Voyons… Snif ! Snif !... Je dirais… trois ! Eh non ! Je vous fais marcher !… Des fromages, il y en avait quatre dans l’assiette tout à l’heure. Si on enlève celui que j’ai mangé en douce, le compte est vite fait !
Bon, trêve de plaisanterie, je vais patrouiller dans le jardin en disant à mon maître, au revoir de la queue :
- Ciao Toinou ! Balaye bien !
Toinou Bellavita est cantonnier junior à la ville de Marseille . Je précise “junior”, parce que son père Natale était aussi cantonnier, ou plutôt comme on le dit par ici : “il faisait le cantonnier”. Curieux constat, depuis quelques années, ces boulots de fonctionnaires ou d’agents communaux suscitent des vocations de père en fils. Une sorte d’héritage… d’autres appelleraient ça une malédiction !
Remarquez, je dis ça, mais dans ma famille à moi, on est au service des Bellavita depuis cinq générations. Eh oui ! Moi, Pastaga, cinq ans, caniche-épagneul, plutôt beau gosse, je suis le descendant d’une longue lignée canine dont la mission principale consiste à étudier de façon approfondie, une espèce dont la singularité comportementale a fait l’objet de nombreuses interrogations phylosophico-scientifiques : le Marseillais.
Fiorélia

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Pastaga Marseille, France

Whouafan ! Comprendre le comportement le l’espèce humaine, ce n’est déjà pas de « l’os à moelle », mais lorsque vous vivez à Marseille, et que vos maitres sont des autochtones « pur jus », cela relève carrément de l’exploit ! Il semblerait, en effet, que les lois de la nature, ne s’appliquent pas ici… C’est ce que l’on appelle : l’exception Marseillaise. ... more

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